29 Mayıs 2013 Çarşamba

Campagne de signature: Sevan Nisanyan n’est pas seul !



Nous protestons contre la condamnation de Sevan Nisanyan à 13,5 mois de prison, sous prétexte qu’il n’interprète pas la mythologie de l’islam comme les musulmans.

Ce jugement à l’encontre de Sevan Nisanyan, écrivain, linguiste  et chercheur, de même, la condamnation de Fazil Say pour la citation d’un poème de Omar Khayyâm (philosophe et savant persan ayant vécu de 1048 à 1131) est la preuve, non seulement du développement de l’intolérance de l’islam sunnite mais son ancrage dans l’Etat.

La prise de position d’Egemen Bagis (le Ministre responsable de l’UE dans le gouvernement turc) lors de la réunion en Suède, avec les représentants Assyro-syriaques, ayant qualifié de masturbation la résolution du parlement suédois sur le génocide de 1915, cette comparaison obscène doit être mise dans ce contexte. En plus les condamnations récentes à prison de Necati Abay, représentant de la plateforme de solidarité avec les journalistes emprisonnés (TGDP) à 11ans et 3 mois, ainsi que d’Ibrahim Guvenç qui est l’ex rédacteur en chef du journal Azadia Welat, à 10 ans 3 mois et 22 jours, sont des signes qui vont dans le sens de restrictions des libertés d’expressions.

Le chroniqueur Mehmet Y. Yilmaz rapporte dans le journal Hurriyet du 13 mai 2013, qu’en présence du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan, lors de la rencontre avec « Les Sages » (dans le cadre du  processus de paix en cours), le Ministre de la culture raconte une anecdote « une personne prie en demandant , mon Dieu protège-moi contre les calomnies, il entend un tonnerre et Dieu lui apparaît en disant « même moi je ne peux rien contre les calomnies, on dit de moi que je suis le père de Jésus ». Tout le monde aurait bien ri. Cette manière de faire est insultante pour des milliards de chrétiens et une déformation grossière du concept de La Sainte Trinité. Cette attitude irrespectueuse du Ministre de la culture avec l’approbation d’Erdogan sans aucune intervention des participants est inacceptable. Compte tenu des positions irrespectueuses d’Erdogan contre les Ezidis, Alevi, Zoroastriens et d’autres croyances, et la lourde condamnation de Nisanyan, qui dit simplement ne pas être obligé d’accepter la mythologie de l’islam, démontre la violence de l’intolérance de l’islam dans la République de Turquie.

Nous les signataires demandons l’annulation immédiate de cette décision et de ne plus récidiver dans ces procès d’inquisition similaire.

Nous demandons la sécurité et protection de la vie de Sevan Nisanyan et  garantir les libertés d’expression telles que prévues par la Constitution.

La liberté d’expression, la liberté religieuse ainsi que le droit de pouvoir les critiquer est un droit inaliénable. Par ces temps où le terrorisme islamiste se répand, nous soulignons que ces décisions sont encourageantes pour les terroristes et menacent la paix dans le monde.

Nous invitons toutes les personnes censées, à lever leurs voix contre cette décision ridicule.

Nous déclarons être solidaires de Sevan Nisanyan, Fazil Say, Necati Abay, Ibrahim Guvenç et de  tous les amis persécutés à cause de leurs opinions car ce qui est en cause est notre dignité et notre avenir.